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IACM-Bulletin du 08 Mai 2006

Etats-Unis: la FDA enregistre une perte de crédibilité suite à sa prise de position dénigrant les propriétés médicales du cannabis

Lors d’une prise de position le 20 avril 2006, la FDA (Food and Drug Administration) a décrété que « il n’existe aucune étude scientifique, suffisamment pertinente, pour soutenir l'utilisation de la marijuana médicale aux Etats-Unis. De même, il n’y a pas de résultats, issus de tests sur des personnes ou des animaux, qui prouvent la sûreté ou l’efficacité dans l’application médicale de la marijuana. »

Suite à cette déclaration, de nombreux journalistes ont fait remarquer que la FDA avait ainsi perdu sa crédibilité. Ainsi le New York Times a écrit à ce sujet : « Cette habitude qu’a le gouvernement Bush, de politiser les institutions scientifiques, a de nouveau fait parler d'elle sur tous les écrans au cours de la semaine, c’est-à-dire lorsque la FDA, sans raison aucune et de manière complètement inattendue, a pris brièvement position au moyen de piètres arguments pour nier les valeurs thérapeutiques de la marijuana. La prise de position a été justifiée comme étant une réponse aux nombreuses demandes émises par la Maison Blanche, bien que la véritable intention semble plutôt se trouver dans le soutien aux perquisitions contre les personnes qui fument de la marijuana pour des raisons médicales ainsi que pour aller contrer les nombreux efforts déployés par certains états fédéraux pour légaliser ces pratiques. (…) En règle générale, quand la FDA traite un sujet aussi critique, elle a pour habitude de faire appel à un groupe d’experts qui, après avoir évalué les résultats des dernières études scientifiques, se prononcent pour ou contre l’utilisation sûre et efficace de la substance en question. Or, cette fois-ci, la prise de position de l’office fédéral comportait à peine une page dans laquelle il assurait que « il n’existe aucune étude scientifique, suffisamment pertinente, pour soutenir l’utilisation de la marijuana médicale ».

Et voici l’article publié par le magazine britannique The Economist : « Admettons que le cannabis ne soit pas encore connu et qu’un beau jour, des scientifiques à la recherche de nouveaux principes actifs issus de végétaux découvrent cette plante qui pousse dans une crevasse éloignée. Alors, cette découverte serait sans doute qualifiée de révolutionnaire dans le domaine de la recherche médicale. Les scientifiques loueraient le potentiel thérapeutique de la plante fraîchement découverte pour traiter d’innombrables troubles, allant des maux de tête jusqu’aux cancer et ils s’émerveilleraient devant ce riche éventail de possibilités thérapeutiques – puisque de nombreux composants de la plante imitent les molécules vitales présentes dans le corps humains. Or, en réalité, le cannabis accompagne l’humanité depuis des milliers d’années bien que souvent de nombreux gouvernements (notamment aux Etats-Unis) le considèrent comme une drogue dangereuse et totalement inutile. » Et plus loin dans l’article, on peut lire que cette prise de position de la FDA était surtout « dépourvue de bon sens ».

Dans le New York Times, le Dr Daniele Piomlli, professeur en pharmacologie à l’université de Californie, a expliqué : « Je n'ai encore jamais rencontré un seul scientifique ayant déclaré que la marijuana était dangereuse ou inutile ». Et il a ajouté que les études menées démontrent clairement que certains patients profitent effectivement de quelque(s) propriété(s) de la marijuana. « Et avec cela, nous sommes tous d’accord. »

(Sources : New York Times des 21 et 22 avril 2006, The Economist du 27 avril 2006, www.fda.gov)

Allemagne: aucune relation entre poursuites judiciaires et niveaux de consommation de cannabis

Selon une étude de l’Institut Max Planck relative aux différents droits pénaux nationaux et le droit international, à la demande du ministre fédéral pour la santé, il y aurait en Allemagne d'importantes disparités en termes de poursuites judiciaires pour violation de la loi sur les stupéfiants entre les différents « Länders ». Une comparaison avec une enquête menée par l’Institut de recherches thérapeutiques a démontré que le développement de la consommation de cannabis n’était pas en relation avec les pratiques des poursuites judiciaires.

Pour cette étude, l’Institut Max Planck a examiné les pratiques de poursuites judiciaires dans six des seize « Länders » (Bavière, Berlin, Hesse, Rhénanie-du-Nord-Westphalie, Saxe et Schleswig-Holstein). D’ailleurs, à ce sujet, le tribunal fédéral avait demandé déjà en 1994 une suspension des procédures pénales pour la possession de « petites quantités » de cannabis. Or, aujourd’hui, les directives ainsi décrétées varient significativement d’un « Land » à l'autre. Ainsi la quantité maximale pour suspendre une procédure pénale est fixée à six grammes en Bavière et en Saxe, à dix grammes en Rhénanie-du-Nord-Westphalie, à quinze grammes à Berlin et en Hesse ainsi qu’à 30 grammes en Schleswig-Holstein. D’autres disparités, par exemple la récidive de possession de drogues, conduit à de grandes différences, depuis l’absence de poursuites judiciaires sans conditions jusqu’à l’inverse selon les « Länders » ; en d’autres termes entre 40 à 60 % de poursuites pour la Bavière contre 80 à 90 % en Schleswig-Holstein et à Berlin.

En 2003, l’Institut pour la recherche thérapeutique, à la demande du ministre fédéral pour la santé, a étudié la fréquence de la consommation de drogues en Allemagne. Pour cela, 8061 personnes (entre 18 et 59 ans) ont été questionnées par écrit. D’après ce questionnaire, 4,4 % des personnes interrogées ont consommé du cannabis au cours des 12 derniers mois en Schleswig-Holstein, le « Land » le plus libéral en matière de politique de stupéfiants. Quant à la Saxe et à la Bavière, figurant parmi les « Länders » les plus répressifs en ce domaine, le pourcentage s'élevait entre 4,7 et 5,5 %. L’Institut Max Planck en a conclu qu’il était probable que les différentes pratiques pénales n’avaient pas d’influence directe sur la consommation illégale de drogues mais a souligné que les données ayant servi de base pour ces recherches n'étant pas assez significatives, ne permettaient pas une réponse scientifiquement correcte à cette question.

(Source : Schäfer C, Paoli L. « Drogenkonsum und Strafverfolgungspraxis ». Institut Max Planck, Berlin 2006)

En bref

Science: vaporisateur
Des chercheurs de l’université de Leiden ont testé la capacité du vaporisateur Volcano en terme de reproductibilité de la diffusion de THC. Ils ont résumé leurs observations comme suit : « Nous avons observé qu’environ 54 % du THC passe de manière reproductible dans le ballon du vaporisateur. En cas d’utilisation clinique du vaporisateur, il a été démontré que les patients expiraient en moyenne 35 % du total de THC inhalé. Nos résultats prouvent que grâce au Volcano, un système de prise de cannabinoïdes sûr et efficace peut être mis à la disposition des patients. La prise de THC par les poumons est similaire à celle du cannabis fumé, sans les inconvénients liés au fait de fumer pour les poumons. (Source : Hazekamp A, et al. J Pharm Sci, du 24 avril 2006; [publication électronique avant impression])

Mexique: légalisation
Les deux Chambres du parlement mexicain ont adopté un projet de loi, prévoyant de dépénaliser la possession de petites quantités de drogues diverses (cannabis, cocaïne, etc.) Pour le cannabis, la quantité limite de possession devrait être fixée à 5 grammes. Les proches du président Vicente Fox ont déjà déclaré que le président allait signer la loi. (Sources : La Segunda du 28 april 2006, elNuevoHerald.com du 28 avril 2006)

Science: cancers infantiles
Des chercheurs de l’université de la Caroline du Nord ont étudié une possible relation entre le neuroblastome, un type de cancer infantile déclenché par la glande surrénale, et la consommation de drogues par la mère lors de la grossesse. Les recherches ont été menées auprès de 538 enfants atteints d’un neuroblastome. Le risque d’un développement de neuroblastome (OR = 1,82) chez l’enfant est quasiment doublé quand la mère consomme une substance illicite. Le facteur de risque le plus élevé (OR = 4,75), c'est-à-dire quasiment multiplié par cinq, a été observé en cas de consommation de cannabis par la mère pendant les trois premiers mois de grossesse. Quant à la consommation de cannabis au cours du mois précédant la grossesse, aucune augmentation du risque n'a pu être enregistrée. La démonstration de l’effet néfaste du cannabis a surtout été significative pour les enfants chez qui le diagnostic a été fait au cours de leur première année de vie. (Source : Bluhm EC, et al. Cancer Causes Control 2006; 17(5):663-9)

Science: toux
Des recherches fondamentales ont révélé que l’inhibition de la dégradation d’anandamide réduit la toux chez les souris, celle-ci étant provoquée par la capsaïcine. Pour conduire ces études, les chercheurs ont utilisé la procédure de blocage du transport de l’anandamide par le VDM11. Ils en ont conclu que l'anandamide modifie la sensibilité de déclenchement de la toux avec un effet antitussif. (Source : Kamei J, et al. Cough 2006;2(1):2)

Etats-Unis: Ed Rosenthal
En Californie, une cour fédérale a annulé le 26 avril le verdict prononcé contre Ed Rosenthal pour non révélation de certaines informations aux jurés. E. Rosenthal a été condamné en juin 2003 par un tribunal pour avoir cultivé plusieurs centaines de plants de cannabis destinés au programme de cannabis médical de la ville d’Oakland. Lors du procès, les jurés n’avaient pas été informés sur le fait que les cultures de cannabis étaient destinées à l’utilisation médicale. La cour fédérale a toutefois maintenu le droit de pénalisation des cultures de cannabis à des fins médicales pour les autorités fédérales. (Source : Associated Press du 26 avril 2006)

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