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IACM-Bulletin du 08 Mars 2015

Science/Homme: Une importante étude aux Etats-Unis indique que le cannabis n’a pas d’effet sur le nombre d’accidents de la route

Une étude récente réalisée par l’administration américaine en charge des autoroutes (US National Highway Traffic Safety Administration) indique que la consommation de cannabis ne fait pas augmenter significativement le risque d’accident de la route. Cette étude a inclus 9 000 conducteurs sur une période de 20 mois. Elle révèle que les conducteurs qui consomment régulièrement du cannabis courent un risque plus élevé que les autres (25%) d’avoir un accident de la route. Pourtant, quand les chercheurs combinent l’âge, le sexe, l’ethnicité et le taux d’alcoolémie, ils ont trouvé que ces facteurs sont responsables de l’augmentation. La consommation de cannabis, elle, n’a pas d’incidence notable sur le risque d’accident, une fois pris en compte les autres facteurs.

« Les analyses incluant des ajustements d’âge, de genre, d’ethnicité, et de taux d’alcoolémie n’indiquent pas qu’une augmentation du niveau de risque d’accident est associée à la présence de drogue, » indique l’étude. Ces résultats indiquent que les autres variables (âge, sexe, ethnicité et consommation d’alcool) sont étroitement liées à la consommation de drogue et comptent pour beaucoup dans le risque accru associé à la consommation de drogues illégales et de THC. Cette étude indique que la conduite en état d’ivresse reste le problème principal. Il est aussi à noter que ce comportement est moins fréquent depuis quelques années.

UPI du 7 février 2015

Communiqué de presse du National Highway Traffic Safety Administration du 6 février 2015

Science/Homme: Comment le cannabis accroit l’appétit

Le besoin incontrôlable de manger après avoir consommé du cannabis semble être lié aux neurones du cerveau normalement responsables de la suppression de l’appétit, indique une nouvelle étude réalisée par des chercheurs de la Yale School of Medicine, et que publie le journal Nature. L’auteur principal, Tamas Horvath, et ses collègues ont mis en évidence sur des souris transgéniques, que le circuit du cerveau qui fait appel à l’appétit par l’activation cellulaire sélective est lié à l’action du THC sur le cerveau.

« En observant comment le centre cervical de l’appétit réagit à la marijuana, nous pouvons observer l’envie de manger qu’amène la consommation de cannabis, et comment le même mécanisme, qui d’habitude supprime l’envie de manger, devient un moteur de l’appétit, » indique Horvath, directeur du programme Yale Program in Cell Signaling and Neurobiology of Metabolism. Nous avons été surpris de constater que les neurones, que nous pensions responsables de la suppression de l’appétit étaient soudainement activées, et donnaient envie de manger, même si l’appétit avait été satisfait. « Le système central qui régule la faim est dupé. » Un groupe de cellules nerveuses appelées les neurones pro-opiomelanocortin (POMC) sont considérées comme les conducteurs principaux de la baisse d’envie de manger quand on vient de s’alimenter. L’activation des récepteurs cannabinoïdes 1 CB 1 par le THC a révélé l’activité des cellules POMC.

Koch M, Varela L, Kim JG, Kim JD, Hernández-Nuño F, Simonds SE, Castorena CM, Vianna CR, Elmquist JK, Morozov YM, Rakic P, Bechmann I, Cowley MA, Szigeti-Buck K, Dietrich MO, Gao XB, Diano S, Horvath TL. Hypothalamic POMC neurons promote cannabinoid-induced feeding. Nature. 18 février 2015. [sous presse]

Mulling the marijuana munchies: How the brain flips the hunger switch

Science/Homme: Le cannabis riche en THC augmente-t-il le risque de psychose?

Une équipe de recherche du Royaume-Uni s’est intéressée, dans le cadre d’une étude récente sur les conséquences psychologiques du cannabis, aux détails des premiers incidents psychotiques traités dans les hôpitaux du sud de Londres. « Comparés à ceux qui n’ont jamais consommé de cannabis, les consommateurs de cannabis à haute teneur en THC (ex : skunk) présentent un risque multiplié par trois de psychose, » indique l’auteur principal de l’étude, la docteresse Marta Di Forti, professeure à l’ Institut de Psychiatrie, de Psychologie et de Neuroscience du King's College de Londres. « Le risque de ceux qui consomment quotidiennement est encore plus important ; le risque est cinq fois plus élevé comparativement à ceux qui n’en consomment jamais. »

Mais les critiques de l’étude disent que justement parce que les patients traités pour psychose sont plus enclins à avoir fumé du cannabis régulièrement, ne signifie pas que ce produit a induit leur trouble mental. Di Forti et ses collègues ont reconnu qu’ils ne pouvaient pas prouver que la corrélation est causale. « Des études écologiques identiques à celle-ci sont pauvres quant à la preuve de la cause. Si vous examinez le niveau d’information de cette population, vous pouvez être certain que les personnes consommant du cannabis sont les mêmes que celles qui développent des psychoses, » indique Suzi Gage, une chercheuse de l’Université de Bristol, qui s’intéresse à l’association entre drogues et psychoses, au Washington Post.

Di Forti M, Marconi A, Carra E, Fraietta S, Trotta A, Bonomo M, Bianconi F, Gardner-Sood P, O'Connor J, Russo M, Stilo SA, Marques TR, Mondelli V, Dazzan P, Pariante C, David AS, Gaughran F, Atakan Z, Iyegbe C, Powell J, Morgan C, Lynskey M, Murray RM. Proportion of patients in south London with first-episode psychosis attributable to use of high potency cannabis: a case-control study. Lancet Psychiatr. 2015 Feb 18. [sous presse]

UPI du 17 février 2015

En bref

Allemagne: Bionorica demande les approbations de la médication au THC
La compagnie allemande Bionorica s’est adressée aux autorités compétentes allemandes pour demander l’approbation d’une préparation de dronabinol sous forme de capsule. Les conditions médicales pour lesquelles ce produit serait prescrit ne sont pas clairement déterminées. Bionorica est déjà en train d’extraire le dronabinol (autre nom du THC) des plants de cannabis cultivés en Autriche. Depuis 2002, les pharmaciens peuvent préparer des médicaments (capsules, solutions) à base de THC.
Deutsche Apothekerzeitung du 18 février 2015

Etats-Unis: Plus d’une centaine de tribus indiennes envisagent la culture du cannabis
Au cours du mois dernier, plus d’une centaine de tribus indiennes se sont rapprochées de FoxBarry Farms, une compagnie de gestion qui construit le premier établissement de cannabis sur les terres tribales, afin d’exprimer leur intérêt dans la culture et l’industrie du cannabis. Depuis que le ministère de la Justice a annoncé l’an dernier que les tribus sont libres de cultiver et de vendre du cannabis sur leurs terres, l’intérêt a été grandissant. Il existe des directives et des conditions spéciales à cette culture et à la vente.
Huffingtion Post du 3 février 2015

Science/Animal: Les effets anti psychotiques du cannabidiol pourrait être partiellement transmis par l’inhibition de l’activité microgliale
Les chercheurs ont utilisé un modèle animal de la schizophrénie pour s’intéresser au mécanisme d’action possible du CBD (cannabidiol) sur cette pathlogie. Ils ont conclu que « les effets anti-psychotiques de ce cannabinoïde pourraient impliquer des propriétés anti-inflammatoires et neuroprotectives. De plus, nos données indiquent que l’idée de l’inhibition de l’activation microgliale pourrait améliorer les symptômes de la schizophrénie. »Les cellules microgliales sont des cellules immunes du cerveau.
Medical School of Ribeirão Preto, University of São Paulo, Brésil.
Gomes FV, et al. Schizophr Res. 10 février 2015. [sous presse]

Science/Animal: Mécanismes d’action des effets anti-dépresseurs des cannabinoïdes
Un cannabinnoïde synthétique, qui se lie au récepteur CB1, a causé un effet similaire à un anti-dépresseur, chez la souris. Cet effet a été transmis par l’interactions avec le système cholinergique.
Medical University of Lublin, Pologne.
Kruk-Slomka M, et al. Behav Brain Res.7 février 2015. [sous presse]

Science/Animal: Seul le THC, et aucun autre cannabinoïde, a montré des effets sur l’hyperactivité des voies respiratoires et une activité anti-inflammatoire
Les chercheurs ont comparé les effets du THC, du cannabidiol (CBD), du cannabigérol (CBG), du cannabichromene (CBC), de l’acide cannabidiolic (CBDA) et du tétrahydrocannabivarin (THCV) sur les contractions de la trachée d’un cochon d’Inde et la broncho-constriction. Ils ont conclu que le « THC était le seul à produire des effets sur les voies respiratoires, qu’il présentait une action anti-inflammatoire, et antitussive. »
King's College London, RU.
Makwana R, et al. J Pharmacol Exp Ther. 5 février 2015. [sous presse]

Science/Cellules: Pourquoi le CBD fait augmenter les niveaux d’anandamide ?
Des études récentes suggèrent que le CBD et le THC font augmenter les niveaux de l’endocannabinoïde anandamide (AEA), quand ils sont administrés à l’homme. Une nouvelle étude montre que le CBD n’inhibe pas les actions enzymatiques sur l'anandamide chez l’homme (enzymehydrolase), action par les enzymes FAAH, responsables de la dégradation del’anandamide , et qu’ainsi l’inhibition du FAAH ne peut être prise en compte pour l’augmentation observée de l’AEA après une consommation de CBD. Les scientifiques ont trouvé que les effets sur les protéines qui lient les acides gras, les protéines intracellulaires, qui transportent l’AEA vers les enzymes hydrolase de l’anandamide, ont été responsables de l’augmentation des concentrations d’endocannabinoïde.
Stony Brook University, New York, USA.
Elmes MW, et al. J Biol Chem, 9 février 2015. [sous presse]

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